Vivre l’église #5

« ENSEMBLE »

 

Après à nouveau quelques mois d’absence, me revoilà dans ces quelques lignes, toujours dans cette réflexion de ce  que veut dire vivre l’église pour moi. Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est ensemble. 

A mon sens, et j’espère que tu seras du même avis que moi, l’église ne peut se vivre tout seul en restant dans son coin. Il me semble que c’est un aspect essentiel de la vie d’église.

Voyons ensemble quelques pistes de réflexions :

La première c’est que, comme nous avons pu déjà l’aborder dans les précédents articles, l’Homme au sens général du terme, a besoin de contact avec son entourage, nous avons besoin de lien social. Dieu nous a créés ainsi.

Rester seuls, nous fait devenir asociaux, en retrait sur nous-mêmes et très souvent il n’y a plus que notre propre personne qui compte. Mais finalement, une personne qui est seule se trouve bien souvent malheureuse. 

Il n’y a qu’à regarder les différentes études réalisées qui nous montrent  l’impact de la solitude sur la santé et notamment sur la santé mentale, pouvant provoquer ainsi de la dépression, des angoisses, un mal-être profond et bien d’autres souffrances. La solitude n’est pas quelque chose de bon en soi. Alors oui, peut-être que de temps en temps, se retrouver un peu seul, ça fait du bien et je pense même que cela est nécessaire ; on a tous besoin à un moment donné de se retrouver seul avec soi-même afin de réfléchir calmement, ou bien même afin de prendre du temps pour soi.

Il en est de même pour notre santé spirituelle. Il n’est pas bon d’être seul, isolé, nous avons besoin d’être guidés, repris aussi par moment, d’être encouragés épaulés et aidés. 

Vivre sa foi seul peut nous mener à être découragés, à ne pas voir de changement dans notre lutte contre un péché par exemple. Lorsque nous passons par des moments difficiles, notre première réaction est parfois de nous recroqueviller sur nous même – enfin pour ma part c’est mon cas. Je ne sais pas pour toi mais moi je dois encore m’améliorer sur ce point là. Cependant, ce qui nous maintient avant tout dans les moments difficiles, ce sont les relations que nous entretenons les uns avec les autres.

C’est au contact des autres que nous nous améliorons le plus, car on apprend de ce que nous voyons, entendons. A chaque instant de notre vie nous sommes des imitateurs, comme nous le rappelle si bien l’ecclésiaste dans la bible, “il n’y a rien de nouveau sous le soleil”. 

Si tu es chrétien, je t’invite à imiter l’attitude de Jésus qui lui, n’était pas souvent seul, au milieu de la foule, des disciples ; il était sans cesse auprès des personnes qui en avaient besoin. Mais il avait également des moments où il ressentait le besoin de se retrouver seul afin d’être dans l’intimité avec son Père. Quel bel exemple pour nous, n’est-ce pas ? 

Mais qu’avons nous à y gagner finalement en vivant une vie de relation avec les personnes qui nous entourent ?

Eh bien, laisse-moi te dire que nous avons beaucoup de choses à gagner là-dedans ! Prenons un exemple concret, lorsqu’on regarde la croissance d’un enfant en bas âge. 

Un bébé, dès qu’il est au contact d’autres enfants, ou même d’adultes, va plus vite se développer  d’un point de vue physique car le bébé va, par mimétisme, reproduire nos mouvements, nos intonations de voix, nos mimiques. Il va savoir ce qu’il est en capacité de faire ou ne pas faire. Mais il va  également se développer plus rapidement sur le plan cognitif : il va apprendre à connaître son environnement, découvrir ses émotions, ses sentiments et j’en passe. 

Un enfant s’épanouit et se développe davantage aux côtés d’autres personnes que lorsqu’il reste tout seul sans aucune stimulation environnante. C’est à ce moment-là qu’il grandit le mieux. 

Il en est de même pour nous, adultes. Lorsque nous commençons notre vie professionnelle, il faut bien qu’il y ait quelqu’un pour nous apprendre notre futur métier. Si nous sommes tout seuls, comment faisons-nous pour avoir la connaissance ? 

De près ou de loin nous avons besoin des autres et cela afin de progresser d’une quelconque façon. 

Il en est de même pour notre vie d’église. L’église ne peut se construire et se vivre qu’avec une seule et même personne car, par exemple, qui est-ce qui s’occuperait des enfants pendant que le pasteur fait le sermon ?  Il existe des dizaines d’exemples concrets nous démontrant que l’église c’est vivre ENSEMBLE ce que Jésus lui-même nous a appris et transmis. 

Je t’invite à lire dans l’Epître aux Romains le Chapitre 12 qui nous montre combien l’église est semblable à un corps.

Tout comme dans celui-ci, il y a différents membres mais tous ont leur importance et leur utilité pour le bon fonctionnement du corps entier. 

Lorsque nous cherchons à connaître d’autres personnes, nous voyons aussi des façons différentes de penser, d’agir. Il me semble que cela est important voire  nécessaire et bénéfique afin de nous amener à une certaine ouverture d’esprit, à la création de débats opposant différents points de vue. Ce n’est pas parce que l’autre est différent de moi, que cela est forcément mauvais, bien au contraire. La différence fait peur, mais elle nous fait grandir, nous enrichit chaque jour.

Je dois malgré tout t’avouer que vivre au contact des autres n’est pas forcément aisé parce qu’ils ne pensent pas comme moi, ne font pas comme moi, ne réagissent pas comme moi. 

Tous ces “moi” me montrent combien je peux être égoïste et ne pas toujours laisser la place à l’autre.

Mais finalement, vivre ensemble n’est-ce pas aussi mourir un petit peu à soi-même ?

Vivre l’église c’est se tourner vers l’extérieur, s’ouvrir aux autres et ne pas se renfermer sur soi-même, c’est aussi regarder à l’autre, le considérer comme important, car oui il a, au même titre que toi, que moi, de l’importance pour Dieu. 

Pour finir, vivre l’église c’est penser à l’autre avant soi-même. Plus facile à dire qu’à faire, je sais… 

Et pourtant Dieu peut et veut nous y aider !